Sous réserve : 2 avril 2021 // 20h
L’immigration et l’exil espagnols en France (1870-2010)
Dès le dernier tiers du XIXe siècle, des Espagnols ont émigré en France pour y rechercher du travail et des conditions de vie meilleures, essentiellement dans les régions frontalières du Sud-Ouest et du Sud-Est où ils travaillaient majoritairement dans l’agriculture. A partir de 1915, le rythme des arrivées a beaucoup augmenté et, à cause des besoins de l’industrie de guerre, on a assisté à des implantations dans des régions industrielles, autour de Lyon et de Paris entre autres. Après la fin du conflit, beaucoup de migrants ont choisi de rester en France et ont été rejoint par leur famille et des proches. La France comptait 352 000 Espagnols en 1931. Après le déclenchement de la guerre civile, beaucoup de jeunes hommes partirent se battre du côté républicain. La victoire des troupes franquiste en 1939 entraîna l’arrivée de centaines de milliers de réfugiés dont un nombre non négligeable décida de s’établir dans l’Hexagone, entrant en contact avec la colonie antérieure. A partir de 1956, le régime franquiste autorisa légalement l’émigration vers l’Europe et des milliers d’Espagnols prirent le chemin de la France, pour des raisons souvent à la fois économiques et politiques. A leur tour, ils furent accueillis et conseillés par les exilés de 1939. En 1968, les Espagnols représentaient la première nationalité immigrée en France avec 607 000 personnes, réparties sur presque tout le territoire. Enfin, suite à la crise des subprimes de 2008, dont les conséquences furent dramatiques en Espagne, de jeunes Espagnol-e-s émigrèrent vers la France.
Natacha Lillo (Université de Paris Diderot)
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